Trois signaux tirés des tendances récentes
La reprise amorcée à la mi-octobre s’est arrêtée la semaine dernière, les marchés étant de plus en plus inquiets quant aux perspectives de croissance pour l’année à venir. Il y a une certaine d’ironie dans le fait que les preuves de la force continue de l’économie sont celles-là mêmes qui suscitent des inquiétudes quant à la faiblesse de l’économie. Cette inquiétude n’est pas complètement déplacée, étant donné que les gains salariaux élevés, la croissance robuste de l’emploi et les tendances résistantes des dépenses de consommation suggèrent que la lutte de la Fed contre l’inflation n’est pas terminée, un déclin de l’économie étant le dommage collatéral de nouvelles hausses agressives des taux.
Voici quelques tendances notables qui se dessinent sous la surface et qui offrent des signaux sur la voie potentielle à suivre :
Les marchés ne sont pas encore convaincus que la Fed a fini de relever les taux
La performance relative entre l’indice Dow et le Nasdaq montre que le marché est de plus en plus convaincu que le gros des hausses de taux de la Fed est derrière nous, mais l’incertitude demeure quant à la vitesse à laquelle la Fed peut atteindre un point de pause. Le Nasdaq, fortement axé sur la technologie, a sous-performé cette année, avec une baisse de près de 30 % depuis le début de l’année, tandis que le Dow est inférieur d’environ 7 %, car la hausse des taux a été plus pénalisante pour les actifs à forte valorisation, les secteurs de croissance et les actifs de longue durée. La performance relative est plus stable depuis début novembre, malgré le recul significatif des taux d’intérêt pendant cette période, ce qui nous laisse penser qu’il n’y a pas encore de consensus sur la capacité de la Fed à réduire les hausses de taux dans les mois à venir.
Les marchés sont de plus en plus inquiets quant aux perspectives économiques
L’indice S&P 500 (actions à grande capitalisation) a surpassé l’indice Russell 2000 (actions à petite capitalisation) au cours de ce rebond, ce qui nous indique que si le sentiment des investisseurs s’est amélioré, il n’est pas dû à un optimisme croissant concernant l’économie. Les petites capitalisations ont tendance à être plus sensibles à la trajectoire de l’activité économique, tandis que les grandes capitalisations ont souvent des sources de revenus plus diversifiées et potentiellement plus de leviers à actionner pour gérer les dépenses. La surperformance relative de l’indice S&P 500 nous indique une plus grande prudence quant aux perspectives de croissance économique à venir.
Le récent rallye du marché a été sain
Bien que la reprise ait été favorisée par des touches d’optimisme, elle contenait également une dose de scepticisme, comme en témoigne la surperformance des secteurs défensifs par rapport aux secteurs cycliques. Cette tendance a été à l’œuvre pendant la majeure partie de l’année 2022, malgré l’impulsion donnée aux secteurs cycliques par les gains réalisés dans le secteur de l’énergie. Cela n’est pas particulièrement surprenant, car les incertitudes liées à l’inflation et à la croissance des bénéfices renforcent l’attrait des secteurs qui offrent un pouvoir de fixation des prix et des flux de revenus plus prévisibles.
Le leadership défensif ne doit pas nécessairement miner le marché en général. En fait, cela indique qu’il y a encore une bonne dose d’inquiétude dans le contexte d’investissement.